La mise sur le marché des nouveaux médicaments contre le cancer est, dans bien des cas, précipitée. Telle est l’opinion de deux professeurs de médecine qui expriment leur scepticisme dans un article publié le 23 avril dernier par le British Médical Journal.
Ils y dénoncent le non-respect des règles de bonne pratique en matière d'essais cliniques et l’oubli du seul critère qui devrait prévaloir, à savoir le bénéfice en termes de survie. En moyenne un mois et demi pour les médicaments approuvés par l’Agence Européenne du Médicament en dix ans.
Ces nouveaux médicaments, très profitables à l’industrie pharmaceutique en raison de leurs prix excessivement élevés, sont mis sur le marché en mode accéléré : 180 jours en moyenne contre 300 jours pour les autres produits. Avec un risque d’effets secondaires évalué à 72% et sans que leur efficacité ait été réellement prouvée.
Face à la détresse des malades, la volonté de guérir le cancer semble conduire les autorités sanitaires à autoriser ces nouveaux médicaments avec trop d'empressement. Les auteurs de ce constat appellent à un retour à des essais cliniques plus rigoureux.
l'article du BMJ "Why do cancer drugs get such an easy ride ?"